L'extrême-gauche et l'hyper-centre auraient donc fait long feu tandis que l'extrême-droite couvait sous la cendre. La gauche que le récent succès aux Régionales a remise en marche, avance désormais en ordre moins dispersé que naguère, appuyée sur trois forces clairement identifiées, idéologiquement compatibles et électoralement calibrées : la première faisant le double de voix de la seconde qui fait le double de voix de la troisième. La droite, agglomérée sous la férule du gagnant de la dernière Présidentielle mais dont le poignet faiblit, ne va pas tarder à se partager comme jadis entre trois, quatre ou cinq bataillons mais qui, comme (presque) toujours, seront inévitablement réunis pour le deuxième tour du prochain scrutin national : trop d'intérêts à vouloir préserver coûte que coûte.
Tous les protagonistes sont d'accord sur un point : 2012 c'est demain. Et beaucoup se perdent déjà en conjectures : Feu le Modem va-t-il ressusciter ? La gauche va-t-elle se prendre les pieds dans le tapis pour redonner du grain à moudre à l'extrême-gauche ? Le Front national va-t-il se muer en parti fréquentable et conciliant à droite ? L'actuel locataire de l'Elysée va-t-il redorer son blason ou habilement, sinon à contre-coeur, passer la main à meilleur candidat que lui ? Les abstentionnistes du mois de mars prendront-ils, dans deux ans, le chemin des urnes ou en seront-ils à nouveau détournés par les proclamations, par les événements ou par les mass-médias ?
On voit bien, à travers ces quelques questions, la nouvelle donne. Le pire n'est jamais sûr. Le meilleur pas davantage. Reste que, dans le camp du progrès, l'arme absolue a toujours été le projet politique et que cela ne va pas changer. Aujourd'hui est venu le moment de la forger, de la tremper, de la polir. Il sera temps, plus tard, de choisir le bras à qui la confier. Avec beaucoup d'autres pour le soutenir.