Le candidat Sarkozy, son parti, son gouvernement, sa majorité parlementaire ont annoncé la couleur idéologique de leurs campagnes électorales de 2012. Cet assemblage de conservateurs, de néolibéraux et de réactionnaires veut se dédouaner des erreurs, des échecs et des choix partiaux de sa politique en tentant de se cacher derrière des boucs émissaires : tour à tour, les allocataires, les assurés sociaux, les demandeurs d'emploi, les grévistes, des immigrés venus chercher dans notre pays refuge, travail ou formation, les gens du voyage. Jusqu'à dénigrer aujourd'hui celles et ceux qui, jeunes, actifs ou retraités, ne dissimulent plus leur agacement face à l'injustice sociale, au dénie du droit, à l'érosion des libertés, à la régression économique.
Ce pouvoir qui ose tordre le bras des magistrats, qui s'emploie à une utilisation inappropriée des forces de l'ordre, qui active une diplomatie fanfaronne et inconséquente, qui accapare les médias par une agitation désordonnée et coûteuse, porte en permanence un discours démagogique, relayé par une succession de lois m'as-tu-vu et inefficaces et par un flot de messages provocateurs et diviseurs. La droite, avec ce manque de scrupules qui la caractérise dorénavant, a arrêté son plan de communication pour la présidentielle et les législatives. La gauche va devoir assurer la réplique, sur ses valeurs et ses principes, certes, mais sans faiblesse, sans complexes ni fausse pudeur, sans renoncer à aucune de ses revendications, de ses ambitions ou de ses convictions.