Les raisons du désamour de l'opinion publique à l'égard de l'exécutif français, récemment préféré pourtant par une majorité d'électeurs, a plusieurs explications : une situation sociale et économique particulièrement dégradée qui pèse sur le quotidien et le moral de beaucoup d'entre nous ; une attente d'autant plus grande de changements et d'améliorations que tel est le choix que nous avons fait sans ambiguïté dans les urnes ; une impatience entretenue par l'inévitable lenteur des processus démocratiques et progressistes de l'évaluation, de la concertation, de l'arbitrage, du débat, du vote et de la mise en oeuvre de mesures gouvernementales ou de décisions législatives.
Mais il est une autre raison qu'il ne faut pas négliger et qui est la nature même du bruit médiatique qui entoure tout cela. Car il ne faut pas se tromper et l'environnement médiatique du pays est ainsi fait que la plupart des vecteurs privés, encore majoritairement lus, vus ou écoutés par nos concitoyens, n'ont pas changé le point de vue sarkozyste qui était le leur. Et que l'audiovisuel public se montre d'autant plus critique vis à vis du nouveau pouvoir qu'il lui faut montrer à tout prix son indépendance pour éviter des reproches, toujours délétères parce qu'à forte audience, des premiers.
Le dire n'est pas contester le droit d'expression ou d'appréciation de quiconque en république mais de contextualiser un peu mieux l'opinion publique pour la comprendre davantage et plus justement. Pour le nouvel exécutif, il ne s'agit donc pas de changer son fusil d'épaule mais de continuer à avancer du pas qui est le sien, tout en expliquant posément mais inlassablement le sens et l'objectif de son combat.