L'institut national de la statistique et des études économiques nous rappelle que les actifs aveyronnais sont pour un tiers des ouvriers et un tiers des employés. Le troisième tiers étant composé de ce qu'il est convenu d'appeler les professions supérieures ou intermédiaires et qui comptent, dans leurs rangs, agriculteurs, artisans et commerçants dont beaucoup, dans notre département, tirent des ressources limitées de leur activité. Ces chiffres de l'INSEE auraient tendance à se confirmer dans la durée.
Que peut-on déduire de cette information ? Au moins une chose : en Aveyron, les revenus de la grande majorité des actifs sont plutôt modestes. Le sont également, en conséquence, les pensions de retraite, les allocations de chômage et, pour tout dire, le niveau de vie de la plupart des ménages. Pour remédier à cet état de fait, viennent forcément à l'esprit les réponses du logement social, du transport collectif et de l'enseignement supérieur, susceptibles d'augmenter le pouvoir d'achat sinon les salaires.
Le logement social, quand sa densité est convenable, a trois avantages. Il est, par sa nature, le mieux placé pour adapter l'habitat aux besoins et aux moyens de nombreux foyers. Il permet, par sa concurrence, de ramener les locations du parc privé à des montants plus raisonnables. Il favorise, par ses programmes, le geste architectural techniquement novateur, l'évolution urbanistique et énergétique du quartier, l'implantation d'équipements et de services communaux.
Le transport collectif, quand son réseau est efficace, a trois avantages. Il augmente la sécurité des trajets par rapport à l'utilisation de la voiture ou du deux-roues. Il contribue à la protection de l'environnement et à une meilleure santé des usagers et des habitants. Il diminue l'impact du coût des transports sur les dépenses des ménages et sur le PIB du pays.
L'enseignement supérieur, quand son volume est suffisant, a trois avantages. Il prolonge l'enseignement secondaire et l'apprentissage jusqu'à des diplômes professionnels davantage valorisés sur le marché du travail. Il fournit aux entreprises une capacité d'innovation de proximité, à même d'améliorer leur compétitivité et donc la productivité des salariés et le montant de leurs rémunérations. Il dynamise, par la présence d'une jeunesse étudiante, une vie citoyenne et culturelle propre à entretenir, dans la population, une aspiration au progrès.
On ne le répétera jamais assez : formation supérieure, transports en commun, habitat social sont trois vecteurs nécessaires au développement économique, à la promotion des individus et à la hausse des niveaux de vie. Ils méritent qu'y soit consacrée, dans les territoires de l'Aveyron, la meilleure part des efforts de la puissance publique et du contribuable.