L'information n'a pas fait de vagues, n'a choqué personne ou bien est passée inaperçue. Et pourtant : L'Aveyron, qui a pris depuis quelques temps la mauvaise habitude d'aller vider ses ordures ménagères loin de chez lui, va continuer à le faire durant les prochaines années. Par camions, bien sûr. Soixante-dix mille tonnes par an. Dans un département si vaste et au nombre d'habitants limité, comment se fait-il qu'on ne soit pas capable de traiter à domicile ses propres déchets ?
Au-delà des dysfonctionnements, des défaillances ou des négligences, au-delà des bisbilles entre décideurs (le territoire est coutumier du fait), c'est l'ensemble de la population qui se retrouve à pousser ses poubelles chez le voisin. Et les avoir scrupuleusement triées auparavant n'y change rien. Cet exil n'est ni satisfaisant, ni flatteur, ni même rassurant pour chacun d'entre nous. Mais, en pays rouergat, la chose semble laisser tout le monde indifférent, y compris ceux pour qui, d'ordinaire, ce genre de sujet fait partie du fonds de commerce protestataire : c'est dire !