J'ai beau faire, je n'arrive pas à me réjouir de l'escale du Tour de France cycliste à Rodez et dans l'Aveyron.
Certes, je sais la légende sportive et populaire de plus d'un siècle, aujourd'hui associée dans la mémoire collective aux premiers congés payés. Je ne suis pas indifférent aux images pittoresques des miroirs flatteurs tendus aux habitants, tout au long du Tour, par les caméras de télévision embarquées sur des motos ou des hélicoptères. Je n'ignore pas l'avantage promotionnel de l'événement pour le territoire et son tourisme, rentabilisant sans doute la dépense publique locale engagée pour son organisation. Et je veux bien comprendre l'engouement des édiles, ravis de voir converger vers eux autant de médias et de public à la fois.
Mais je ne peux pas oublier que, dans cette compétition, les équipes ont pour noms des marques commerciales. Que des quantités innombrables d'échantillons publicitaires sont déversés sur les spectateurs tout au long de la route par une caravane de sponsors laissant derrière elle d'énormes quantités de déchets. Que le Tour de France est une course qui élimine, au fur et à mesure, les plus faibles qui ne sont pas les moins méritants, étant restés plus longtemps que les autres sur la selle de leurs vélos. Ni que, dans cette épreuve sportive, les enjeux financiers sont tels que tricherie et dopage y sont régulièrement présents avec, pour conséquences, des corps, des carrières ou des vies d'athlètes prématurément brisés et de nombreux passionnés scandaleusement abusés.
Non vraiment, j'ai beau faire, je n'arrive pas à me réjouir. Et je ne suis sûrement pas le seul dans ce cas là.