Les librairies vendent cher, par rapport aux revenus modestes d'une bonne partie de la population, des ouvrages pourtant très utiles à l'information, à l'instruction, à la formation et à la culture de chacun, tout au moins lorsqu'il s'agit de bons livres... Les bibliothèques publiques ont la possibilité de mettre gratuitement à la disponibilité de tous de tels documents par un service de prêt ou par un accès numérique. Les unes pourraient donc être amenées à se substituer aux autres, par souci d'équité républicaine et de démocratisation du savoir. Pour autant que se renouvelle en s'améliorant le financement de la filière éditoriale et singulièrement la rémunération des auteurs. Pour autant que soient constitués avec davantage d'exigence sur la qualité (et sans doute beaucoup moins de titres) les catalogues des éditeurs. Pour autant que les bibliothécaires eux-mêmes assument pleinement, par leur qualification et dans leur fonctionnement, leurs missions d'érudition, de pédagogie et d'action culturelle. La raréfaction des professionnels de la librairie pourrait d'ailleurs être compensée par le déploiement et la valorisation des métiers de l'édition et de la médiation de la littérature imprimée ou numérisée.