Entre le premier et le second tour d'un scrutin qui concerne plus de deux mille circonscriptions en France, le positionnement des électeurs, à l'échelle nationale, est on ne peut plus clair et ne devrait surprendre personne : Les scores de la gauche et de la droite font jeu égal à un gros tiers chacun des suffrages exprimés et l'extrême droite maintient son taux d'un quart des votants. Par ailleurs, un citoyen sur deux s'est dispensé de donner son avis dans les urnes, ce niveau élevé étant devenu une récurrence dans notre démocratie.
Si les chiffres de cet instantané politique hexagonal confirment le fameux tripartisme qui a gagné notre pays et qui devrait sans doute y perdurer quelques temps encore, révélant à la fois l'état des rapports de force et les stratégies de rassemblement qu'il implique, le taux d'abstention s'avère quant à lui dores et déjà délétère. Aucun républicain ne peut s'en satisfaire ni s'y résigner. Et le défi social et culturel à relever en la matière est essentiel, aussi considérable soit-il et pour un tas de raisons. Toutes les ressources, pédagogiques, médiatiques, civiques ou militantes doivent être mobilisées pour y parvenir, sans tergiverser davantage. Sinon, aucun résultat électoral pourrait bientôt ne plus être légitime. Aucun.