Le blog de Patrick Palisson

Encore aujourd'hui, l'école et l'université privilégient de beaucoup le texte comme source et support de l'enseignement, alors que l'image, notamment audiovisuelle, possède des capacités didactiques indéniables, dispose de nombreux catalogues de qualité et bénéficie de moyens d'accès performants. Et que éduquer à l'image est indispensable dans une société où elle est omniprésente dans le quotidien et l'environnement de chacun, qu'il s'agisse d'information, de culture, des loisirs ou du travail.

L'intégration des jeunes gens, de tous les jeunes gens, dans la société de leurs aînés se fait par leurs parcours scolaires et universitaires, par leur formation professionnelle, par leur entrée et leur maintien dans un monde du travail accueillant et valorisant, par leur accès à un logement convenable, à un revenu suffisant, à des services publics de qualité (notamment culturels) et à une information qui soit porteuse de savoir, d'analyses, de compréhension et d'invitation à la réflexion et à la discussion.

On pourrait ne pas se préoccuper de la religion de son voisin, de son collègue, de son interlocuteur et le voir comme un concitoyen à égalité de droits, de respect et de libertés avec soi-même. Les convictions des uns et des autres contribuent à l'animation des débats de la société que régulent arbitrage démocratique et État de droit, eux mêmes fondés sur des principes constitutifs d'une république qui est laïque et fraternelle. Penser, exprimer, converser, controverser participent de ces vertus.

Comme pour la circulation des individus via les transports en commun (qu'ils soient ferroviaires, aériens, maritimes ou routiers), la puissance publique doit se préoccuper de la circulation des informations par le biais des réseaux numériques, en veillant pareillement à leurs capacités, leur fiabilité, leur sécurité, leur irrigation des territoires, leur accessibilité matérielle et financière par les usagers. Et cette mission doit être utilement répartie par le législateur entre l'État et les collectivités locales.

Observateurs et acteurs politiques ont pris l'habitude de mesurer et comparer les performances des pays développés de la planète. Et d'en tirer toutes sortes de conclusions. Mais rarement sont mis en avant des critères comme le taux de pauvreté, le niveau des inégalités ou la proportion de diplômés ou de personnes en bonne santé dans la population. Des données pourtant davantage révélatrices et utiles que les chiffres de la croissance, du chômage ou du coût de la protection sociale, par exemple.